Pollution numérique :
De quoi s’agit-il et comment la réduire ?

Smartphones, emails, réseaux sociaux, recherches Google, etc. le numérique est omniprésent dans notre quotidien. Bien que très utiles, ces services s’avèrent de plus en plus polluants, surtout dans un contexte d’explosion des données.
Le sujet de la pollution numérique est malheureusement méconnu pour bon nombre d’entre nous.
Voici donc un article pour mieux comprendre cette problématique ainsi que les initiatives existantes.
La pollution numérique en bref
La pollution numérique englobe tous les effets environnementaux provoqués par l’industrie informatique. À une époque où la technologie est omniprésente, le problème est de plus en plus important.
Rien qu’en France, au moins 10% par an de la consommation électrique provient des services numériques et 2,5% de l’empreinte carbone du pays est liée au numérique. (Source).
Découvrez tous les chiffres et statistiques clés de la pollution numérique.
Ces statistiques confirment notamment l’urgence des politiques visant à prolonger la durée d’utilisation des équipements numériques grâce à des approches telles que la durabilité des produits, le réemploi et le reconditionnement.
Quelles sont les causes de la pollution numérique ?
La majeure partie de la pollution numérique est due au processus de fabrication du matériel et non à son utilisation.
En effet, la fabrication des appareils génère 47% de gaz à effet de serre.
Les Data centers ont également un impact important sur l’environnement, 2% du gaz à effet de serre provient du système de refroidissement qui sert à faire fonctionner le nombre incalculable de données qui y sont stockées. En effet, ces data centers fonctionnent en permanence et créent beaucoup de chaleur, une climatisation (qui représente 30 à 40% de la consommation électrique totale) est donc présente afin d’éviter des problèmes liés à la surchauffe (panne, feu).
Rien qu’aux États-Unis, on recense plus de 2700 data centers :
Enfin, la dernière source de pollution numérique est associée aux actions et aux comportements des utilisateurs en ligne (les mails, les vidéos, la 4G, les visios, etc.) génèrent une forte quantité de CO2. L’envoi d’un mail est égal à 0,3g de CO2. Cela peut paraître très peu sauf lorsqu’on sait qu’un salarié reçoit un nombre astronomique de mails par jour.
Selon le journal Sud-Ouest, en moyenne, un employé traite environ 144 courriels quotidiennement, tandis qu’un responsable en gère environ 200, et un cadre d’entreprise en reçoit au moins 400 chaque jour.
En matière de CO2, nous vous laissons faire le calcul !
Toutefois, ces outils sont désormais incontournables dans le monde du travail. Certains, comme la visioconférence, sont devenus essentiels pour l’exercice de certaines professions. Vous pouvez notamment trouver sur Green Opinion des conseils pour choisir la bonne communication en limitant son impact environnemental.
Quel impact sur l’environnement ?
Les centres de données et infrastructures contribuent au réchauffement climatique, car ils nécessitent de l’électricité qui est principalement basée sur des énergies fossiles, dioxyde de Carbone (CO2) et de méthane (CH4°). De ces ressources découlent les conséquences liées au réchauffement climatique, (augmentation de la température, variations des phénomènes météorologiques, etc.).
La fabrication des appareils électroniques (smartphones, tablettes, ordinateurs, etc.) nécessite des matériaux rares et précieux ce qui contribue à l’épuisement des ressources naturelles. Lors du procédé de fabrication, des substances chimiques toxiques sont libérées avec pour conséquence une contamination dans l’air et dans l’eau.
Enfin, les déchets électroniques qui sont constitués de métaux lourds et de plastiques peuvent causer de graves problèmes de santé et un impact nocif pour l’environnement. Ainsi, la croissance rapide de la nouvelle technologie génère une forte augmentation des déchets électroniques.
Néanmoins, l’Europe possède le taux de collecte et de recyclage le plus élevé. En 2019, elle englobait (taux de collecte et recyclage) environ 42,5 % de la totalité des déchets électroniques produits.
Quelles solutions pour réduire l’impact sur l’environnement ?
Adopter des pratiques de conception éco-responsable est un bon moyen de réduire le pourcentage de gaz à effet de serre. Les appareils ont une durée de vie plus longue, ils répondent aux besoins des utilisateurs, ils s’adaptent aux évolutions et offrent beaucoup d’accessibilité tout en consommant moins.
Il est également recommandé de recourir à des ressources énergétiques renouvelables, notamment l’énergie solaire et éolienne, pour alimenter les data centers en vue de diminuer leur impact environnemental lié aux émissions de carbone.
Privilégier les mails courts sans pièces jointes et trier régulièrement ses mails permet de réduire l’impact environnemental. Acheter des appareils électroniques reconditionnés permet également de réduire l’impact de pollution à l’inverse de la fabrication.
L’adoption des normes environnementales et des réglementations encourage la conception d’appareils durables et la gestion responsable des produits électroniques. La loi AGEC (La loi anti gaspillage et économie circulaire) du 10 février 2020 concerne l’obligation pour les fournisseurs de donner à leurs clients des informations sur la consommation de données et de donner une estimation des émissions de gaz à effet de serre correspondantes.
Enfin, la sensibilisation pour informer sur les impacts de la pollution numérique et promouvoir des comportements numériques responsables reste une démarche importante qui peut s’appliquer au sein d’une politique RSE. À travers ce cadre, les entreprises mettent en place différentes actions afin que les parties prenantes puissent contribuer efficacement à la préservation de l’environnement.